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Maladie de Kennedy : Médicaments contre-indiqués
« Primum non nocere » « D’abord ne pas nuire »
Ce qui peut vous affaiblir :

La maladie de Kennedy est une maladie systémique qui perturbe le fonctionnement de certaines cellules (métabolisme et transmission neuro-musculaire), et il est essentiel d’identifier les facteurs susceptibles de nuire à leur activité, pouvant ainsi accélérer ou aggraver l'évolution de la maladie. Tous les médicaments présentent des effets indésirables, même lorsqu’ils sont nécessaires pour traiter d’autres pathologies. Certains patients ont affronté des situations sérieuses, d’où l'importance d'une information continue pour les prescripteurs afin de garantir des soins parfaitement adaptés aux besoins individuels.

Au-delà de trois médicaments, le contrôle des effets indésirables devient complexe, et les risques d’effets iatrogènes graves augmentent en raison des interactions. Comme dans la vie : la médaille et le revers de la médaille…

Dans ce contexte, il devient fondamental pour le patient de s’informer activement sur la balance bénéfices-risques de chaque médicament prescrit, notamment s’ils ont un impact sur les maladies neuromusculaires ou l'état général. Cela passe par :

  • Lire attentivement les notices des médicaments pour en comprendre les interactions potentielles et les effets secondaires.
  • Poser des questions aux professionnels de santé (médecins, pharmaciens) sur les alternatives thérapeutiques, le dosage et la durée des traitements.
  • Consulter des ressources fiables et variées pour approfondir ses connaissances sur chaque molécule.

Une information active aide le patient à mieux comprendre les choix de traitement et à discuter des ajustements possibles avec les professionnels de santé, ce qui contribue à une prise en charge plus sécurisée et personnalisée.

Dans le cas de la maladie de Kennedy, certains médicaments peuvent non seulement être inefficaces, mais aussi potentiellement aggraver les symptômes ou accélérer la progression de la maladie. Dans les maladies chroniques et complexes comme la maladie de Kennedy, la prise en charge des effets iatrogènes est cruciale. Cela nécessite souvent un suivi médical rigoureux, avec une évaluation régulière des traitements, pour ajuster ou remplacer les médicaments ayant des effets indésirables potentiellement, sérieux.

Les alternatives non-médicamenteuses ou des doses plus faibles sont parfois privilégiées pour limiter les effets iatrogènes, tout en cherchant à maintenir la qualité de vie des patients.

L’objectif de cette analyse est donc de passer en revue les contre-indications médicamenteuses spécifiques à cette maladie neuromusculaire, ainsi que les précautions à prendre pour minimiser les risques. Dans la maladie de Kennedy, certaines classes de médicaments sont particulièrement préoccupantes.

Certains antibiotiques : il faut vraiment le signaler, car les médecins ne peuvent pas tout savoir surtout sur une maladie rare.

Aminosides - fluoroquinolones

Certains antibiotiques peuvent être contre-indiqués en raison des risques d'effets indésirables spécifiques liés à la fonction neuromusculaire.

  • Les aminosides, comme la gentamicine, la streptomycine et la néomycine, sont particulièrement à éviter, car ils sont connus pour être neurotoxiques et peuvent aggraver les faiblesses musculaires et les symptômes neuromusculaires. Ces antibiotiques peuvent entraîner des complications en affectant la transmission neuromusculaire, un point déjà fragilisé dans la maladie de Kennedy.
  • Les fluoroquinolones sont également contre-indiquées dans la maladie de Kennedy. Ces antibiotiques (comme la ciprofloxacine et la lévofloxacine) peuvent provoquer des effets indésirables graves, notamment des tendinopathies et des atteintes neuromusculaires, qui peuvent aggraver les symptômes de la maladie de Kennedy. Leur utilisation est donc à éviter pour minimiser les risques de complications supplémentaires.

Les benzodiazépines

Les benzodiazépines, très souvent utilisées pour traiter l’anxiété, l'insomnie, ou les spasmes musculaires, peuvent présenter des effets indésirables sérieux, notamment pour les personnes atteintes de la maladie de Kennedy en raison de leur impact sur la fonction respiratoire, musculaire et neurologique. En accord avec son médecin une utilisation de courte durée, avec le dosage le plus faible et le BZD avec une ½ la plus courte (comme l'OXAZEPAM, source HAS).

Voici les principaux effets secondaires des benzodiazépines dans ce contexte :

  • Sédation et somnolence : provoquent une fatigue accrue et une sédation, qui peuvent accentuer la faiblesse musculaire et réduire la vigilance.
  • Faiblesse et spasmes musculaires : les benzodiazépines agissent comme relaxants musculaires, ce qui peut aggraver la faiblesse des muscles, un symptôme déjà présent dans la maladie de Kennedy.
  • Dépression respiratoire : ces médicaments peuvent ralentir la respiration, posant un risque important pour les personnes ayant des muscles respiratoires affaiblis.
  • Troubles cognitifs et de la mémoire : confusion, problèmes de mémoire, désorientation, voire hallucinations, qui peuvent aggraver les symptômes neurologiques.
  • Risques de dépendance et de sevrage : les benzodiazépines peuvent entraîner une dépendance, rendant leur arrêt difficile et nécessitant une diminution progressive pour éviter des symptômes de sevrage sévères : voir protocole d’Ashton pour se sevrer (confusion, tremblements, agitation).

En résumé, les benzodiazépines doivent être utilisées avec grande précaution dans la maladie de Kennedy en raison de leurs effets potentiellement aggravants sur la respiration, la force musculaire et les fonctions cognitives.

Les antidépresseurs

Inhibiteurs Sélectifs de la Recapture de la Sérotonine (ISRS)

Les ISRS (par exemple, fluoxétine, sertraline, citalopram) peuvent entraîner des effets indésirables comme la faiblesse musculaire et des tremblements, risquant d'aggraver les symptômes de faiblesse neuromusculaire de la maladie de Kennedy.

Ils peuvent également provoquer une dysfonction sexuelle, ce qui peut poser problème en raison des effets de la maladie de Kennedy sur les fonctions hormonales et sexuelles.

 

Antidépresseurs Tricycliques (ATC)

Les tricycliques, comme l'amitriptiline et la clomipramine, sont associés à des effets anticholinergiques (sécheresse buccale, constipation, rétention urinaire) et à une sédation marquée, ce qui peut réduire la qualité de vie des personnes atteintes de cette maladie.

Ces médicaments peuvent aussi aggraver les difficultés respiratoires nocturnes, particulièrement préoccupantes pour les patients souffrant de faiblesse des muscles respiratoires.

 

Inhibiteurs de la Recapture de la Sérotonine et de la Noradrénaline (IRSN)

Les IRSN (comme la venlafaxine et la duloxétine) peuvent provoquer une tension musculaire accrue et des tremblements, qui risquent d’aggraver les crampes et contractions musculaires dans la maladie de Kennedy.

Ils peuvent également influencer la pression artérielle et les niveaux hormonaux, ce qui peut compliquer la gestion des symptômes.

 

Antidépresseurs à Effets Multiples

La mirtazapine, par exemple, peut entraîner une prise de poids et une somnolence accrue, des effets qui peuvent être désavantageux pour les patients déjà confrontés à de la fatigue musculaire.

Elle peut toutefois être envisagée dans certains cas spécifiques où le sommeil et l’appétit sont affectés, sous stricte surveillance médicale.

 

Inhibiteurs de la Monoamine Oxydase (IMAO) : aujourd’hui rarement prescrits

Les IMAO (comme la phénelzine et la tranylcypromine) présentent un risque de crises hypertensives et peuvent exacerber les symptômes neuromusculaires, et leur utilisation est limitée en raison de leurs interactions avec les aliments et les médicaments.

 

Alternatives et Précautions :

Une consultation avec un neurologue, ou un spécialiste des maladies neuromusculaires, est recommandée pour choisir un antidépresseur adapté, car chaque patient réagit différemment. Les thérapies non-médicamenteuses, comme la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), peuvent aussi être utiles pour gérer la dépression ou l’anxiété tout en évitant les effets indésirables des médicaments (programme de neuro-nutrition réservé aux adhérents), la méditation, le yoga adapté, le Qi Gong.

En résumé, il est préférable d’éviter certains antidépresseurs ou de les utiliser avec précaution dans la maladie de Kennedy, notamment les tricycliques, les ISRS, les IRSN et certains antidépresseurs à effets multiples. Une approche individualisée et un suivi médical rigoureux sont essentiels pour adapter le traitement en fonction des besoins de chaque patient. Un soutien spécialisé est souvent nécessaire.

Dans la maladie de Kennedy, certains antitussifs sont contre-indiqués, car ils dépriment la respiration, aggravant la faiblesse des muscles respiratoires.

Les autres médicaments

Statines (utilisées pour le cholestérol)

  • Peser les bénéfices/risques
  • Douleurs et faiblesses musculaires : Risque de myopathie, souvent plus prononcé chez les personnes atteintes de maladies neuromusculaires.
  • Risque de rhabdomyolyse : Dégénérescence musculaire aiguë, qui peut être grave.

Médicaments pour les crampes (ex. Baclofène)

  • Faiblesse musculaire accrue : Peut affaiblir davantage les muscles déjà affectés.
  • Somnolence et vertiges Aggravation de la fatigue et risque de chutes.

Codéine et ses dérivés (ex. dextrométhorphane, éthylmorphine)

  • Risque de dépression respiratoire.

Opioïdes (présents dans certains sirops)

  • Affaiblissement respiratoire et sédation.

Sédatifs comme la prométhazine

  • Accroîssement de la somnolence et la faiblesse musculaire.

Dérivés de la codéine (médicaments contre la toux)

  • Ces médicaments, utilisés pour calmer la toux, dépriment le système respiratoire en réduisant la fréquence et la profondeur des respirations, ce qui peut aggraver l'insuffisance respiratoire.

Quinine

La quinine est souvent utilisée pour traiter les crampes musculaires, en particulier nocturnes, avec une efficacité discutable et son utilisation est limitée en raison de ses effets secondaires, potentiellement sérieux. Voici un aperçu des effets secondaires les plus fréquents et ceux plus graves, à surveiller :

  • Effets secondaires fréquents
    • Troubles gastro-intestinaux : nausées, vomissements, douleurs abdominales, diarrhée.
    • Effets sur le système nerveux : vertiges, maux de tête, vision floue, bourdonnements dans les oreilles (acouphènes).
    • Réactions cutanées : rougeurs, démangeaisons, éruptions cutanées.
  • Effets secondaires graves
    • Thrombocytopénie : une baisse des plaquettes dans le sang, qui peut causer des saignements importants (nez, gencives, etc.) et peut devenir une urgence médicale.
    • Hypoglycémie : la quinine peut induire une baisse du taux de sucre dans le sang, particulièrement chez les personnes atteintes de diabète, ce qui peut entraîner des malaises ou des évanouissements.
    • Arythmies cardiaques : la quinine peut altérer le rythme cardiaque, entraînant des palpitations ou des arythmies potentiellement graves.
    • Réactions allergiques : dans de rares cas, des réactions allergiques sévères (syndrome de Stevens-Johnson ou choc anaphylactique) peuvent survenir.
  • Alternatives : pour les crampes, des alternatives moins risquées peuvent être recommandées, comme le magnésium, l’hydratation, ou l’ajustement de certaines habitudes alimentaires. Nous avons un programme de neuro-nutrition personnalisée non-toxique à la disposition de nos adhérents qui diminue notablement les crampes et myokymies.

En présence d’un syndrome de Brugada (trouble cardiaque éventuel dans la MK)

 

Certaines classes de médicaments et de substances sont contre-indiquées, car elles peuvent aggraver les risques de troubles du rythme cardiaque ou provoquer des arythmies dangereuses. Voici les médicaments et substances spécifiques à éviter :

  • Bêtabloquants : bien qu’ils soient généralement utilisés pour contrôler le rythme cardiaque, les bêtabloquants peuvent aggraver les risques d’arythmie dans le syndrome de Brugada.
  • Certains antidépresseurs
    • Les tricycliques (comme l’amitriptiline) et certains ISRS, peuvent perturber la conductivité cardiaque et augmenter le risque d’arythmie.
    • Anti-angineux (pour l’angine de poitrine) : comme les inhibiteurs calciques, peuvent interférer avec le fonctionnement cardiaque dans le syndrome de Brugada.
    • Dimenhydrinate (principe actif du Nausicalm® et Mercalm®) : utilisé pour traiter les nausées et le mal des transports, le dimenhydrinate peut augmenter le risque d’arythmie dans le syndrome de Brugada en modifiant la conductivité cardiaque.
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